samedi 20 juillet 2013

Cette nuit

Au sujet de cette si longue nuit
Qui nous a marqués au fer rouge
Au cours de laquelle nous aurons tant souffert
J'écrirais peut-être encore une fois
Pour expliquer comment elle s'est ancrée à ma mémoire
Comment elle y a griffé ces instants
Ces silences ou ces mots maladroits
Des êtres qui souffrent et préfèrent prolonger cet instant douloureux
Rester ensemble parce qu'on ne sait pas ce qu'il adviendra de nous
Une fois que cette nuit prendra fin
Quand elle aura découvert le but du jour qu'elle précède.
Ce jour qui la suit, inexorablement
Et qui portera à nos yeux et à nos êtres
Cette cicatrice et ce manque
Gravés à l'encre indélébile de la souffrance
Alors si j'écris encore à son sujet
Cette nuit sera peut-être moins lourde d'avoir été vécue.

28 février 2013

jeudi 28 mars 2013

Le poids du silence

Le poids du silence
Il est à double tranchant
Doux et léger comme une caresse
Il accompagne nos songes
Lourd et cruel
Il percute tel un poignard
Fend les armures et les réduit en poussière
Avec la facilité dévastatrice
D'un immortel.

22 mars 2013

mardi 26 mars 2013

"Que demain j'aurais déjà tout oublié"


Quand hier, je me disais qu'il ne fallait pas recommencer à douter
A ne plus y croire


J'avais oublié
Encore une fois


Ce bon vieux fonctionnement
Ce bon vieux jeu


Qui consiste à descendre
Descendre
Toucher un quelconque fond et y prendre appui
Pour remonter


D'une fascinante facilité...

Douter pas trop longtemps
Sinon on commence à s'ennuyer
Descendre rapidement
Le temps de râler, ou même chialer un bon coup
Et puis hausser les épaules
 Se rappeler que "ça marche comme ça après tout"
Que demain j'aurais déjà tout oublié


Et repenser à cette fois
Où en mettant pied à terre
Des nœuds dans la gorge et le ventre
On s'était dit que c'était quand même "la plus belle école de vie".


29 novembre 2008

"Et si moi est un rêve"


Certains sons restent propices à l’inspiration. Certains moments. Certaines circonstances. Certaines lumières. Comme s’ils pouvaient attirer l’inspiration…et repartir aussitôt avec elle.
Alors, ces instants, il faut savoir les vivre. Les laisser venir, s’en imprégner. Se noyer dedans. Ou plutôt les laisser entrer en nous et nous rendre tout simplement mieux.

Ces gens sont dans la cuisine, la chambre, le salon. Ils vivent. Chacun chez soi et tous au même endroit. Je les observe.

Peut-être est-il vrai que je me cache être exactement comme eux à ce moment. Ils vivent, je les regarde.
Et ce que je vois me rend bien. Les ombres commencent à glisser sur la terre. La lumière part ailleurs. Les sons changent. L’ambiance. Comme si l’air de la nuit naissante était différent de celui du jour.

Et je rêve. Je rêve à la différence. Pas la différence de masse, non. La différence.
Cette lumière à cette fenêtre est-elle la même qu’à une autre ?
Ces yeux regardent-ils ailleurs ? Voient-ils la même chose ?
Ces pas vont-ils là-bas ? Ou ici ?
Ces mains touchent-elles de la même façon ? Ou l’intensité de leur contact est-elle particulière ?
Ces phalanges tracent-elles les mêmes lettres ? Les mêmes mots ?
Ou ces textes ont-ils le pouvoir d’être ?
Ces mêmes phrases peuvent-elles prendre un tout autre sens ?
Est-ce que ces instants sont différents ? Est-ce qu’ils touchent une vie ?

Laissez-moi être.
Et si moi est un rêve, alors laissez le rêve se réaliser.
Moi, c’est ce texte.
C’est ce son qui m’inspire. Ce moment. Cette circonstance. Cette lumière. Cette ombre. Cette fenêtre. Ces yeux. Ces pas. Ces mains. Ces phalanges. Ces lettres. Ces mots.


10 octobre 2008